Lorsqu’on parcourt des ouvrages ou des articles sur le yoga, on rencontre souvent le terme « mudrâ ». Selon le contexte dans lequel il est utilisé, il peut recouvrir différentes acceptions. Cet article va brosser un petit aperçu de ses significations possibles, puis se penchera plus précisément sur les mudrâs des mains, la façon de les pratiquer et leurs bienfaits.
Définition
Le mudrâ est une notion qui recouvre plusieurs significations. Elle peut désigner des postures manuelles, des mouvements oculaires, des attitudes corporelles et des techniques respiratoires. Le mot « mudrâ » est généralement traduit par « sceau, symbole » et désigne une attitude spéciale protectrice.
Les mudrâs sont des actions symboliques dont le but est de capturer et concentrer prâna, notre énergie vitale, à l’intérieur du corps, puis de le faire monter dans sushumna nâdi, le canal central situé le long de la colonne vertébrale. Ces gestes permettent de représenter de manière imagée certains processus ou états de conscience, mais il est possible de parvenir aux états de conscience qu’ils symbolisent en adoptant le mudrâ correspondant.
« Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Celui qui exécute par exemple régulièrement avec ardeur le geste de l’intrépidité que l’on voit souvent sur les représentations des divinités indiennes, se libère lui-même avec le temps de sa craintivité (sic). Les mudrâs s’adressent donc à des régions précises de notre cerveau et de notre psychisme, et exercent une influence en conséquence. Mais ils agissent aussi sur le plan corporel. »[2]
Parmi les mudrâs les plus connus, on peut citer les 3 bandhas pratiqués dans certaines postures : jalandharabandha (souvent reformulé en « menton rentré »), uddiyanabandha (rétraction de la région abdominale vers l’arrière puis vers le haut) et mûlabandha (contraction de la partie basse de la région abdominale, incluant le plancher pelvien).
Certaines postures sont des mudrâs. Les plus notoires sont tâdâkamudrâ, mahâmudrâ et viparîta kârâni mudrâ, dans lesquelles d’ailleurs on inclut les 3 bandhas.
Les mudrâs ont toutes les qualités des âsanas (sthira – sukha, fermeté – aisance) et du pranâyâmâ (allongement de la respiration, profondeur du souffle, maîtrise de rythmes respiratoires,…).
Les mudrâs des mains
Dans cet article, nous nous concentrerons sur les mudrâs des mains. En Inde, ils sont une composante importante des actes religieux. En effet, « [d]ans la représentation des divinités hindoues, les différents mudrâs et hastas (postures des bras) revêtent une signification profonde. Ils constituent, avec les attributs et les postures de la divinité, ses caractéristiques essentielles. À la position mystique des mains de la divinité, l’orant [personnage représenté dans une attitude de prière] reconnaît le pouvoir, les qualités et le trait de caractère particuliers qui lui sont attribués »[3]. Les mudrâs des mains sont également pratiqués dans la danse indienne, les rituels tantriques et le bouddhisme.
On utilise surtout les mudrâs des mains dans le yoga de la kundalini[4]. Les mudrâs des doigts en lien avec les postures effectuées permettent d’en renforcer l’effet. Selon Lothar-Rüdiger Lütke, expert en kundalini, « [l]e yoga de la kundalini part du principe que chaque zone de la main est une zone réflexe correspondant à une partie du corps et du cerveau. De cette manière, nos mains deviennent un miroir du corps et de l’esprit »[5].
Comment les pratiquer ?
La prise de posture est assez simple : il suffit de donner à votre main la forme indiquée et de placer les doigts comme sur l’image. La pression des doigts est légère et délicate, les mains sont détendues. Il arrive parfois que les doigts glissent ou se fatiguent vite. Étant donné que la mobilité des mains est en rapport avec celle du corps, une tension dans un endroit particulier du corps se manifeste probablement à l’endroit correspondant des mains.
Si les mudrâs sont impossibles à effectuer avec les deux mains parce que vous avez besoin de tenir vos doigts avec l’autre main, vous pouvez commencer dans un premier temps à ne les faire qu’avec une seule main. Si les doigts qui doivent être tendus se recourbent spontanément, appuyez-les sans forcer sur vos cuisses ou une autre surface d’appui. Dès que les doigts se fatiguent, relâchez-les. Avec le temps, les tensions dans les mains disparaîtront. Elles deviendront plus souples, plus fortes ; vous parviendrez à pratiquer les sceaux avec les deux mains. Le plus important est de faire le mudrâ aussi bien que possible, l’effet se fera ressentir dans tous les cas. Même si vos doigts sont devenus plus mobiles, exercez-les toujours avec précaution et douceur. « Un mudrâ, quelle que soit sa finalité, doit toujours être aussi un geste sacré. »[6]
Les mudrâs des mains peuvent être pratiqués en position assise, couchée, debout ou en marchant. Il est important d’avoir une attitude corporelle symétrique et centrée, les muscles doivent également être le plus détendus possible car chaque tension entrave la circulation de l’énergie à l’intérieur du corps et avec les mudrâs, on cherche justement à la faire circuler.
L’effet des mudrâs est plus rapide et renforcé lorsqu’on adopte une attitude méditative, que l’on dirige son attention vers les sensations dans les mains et la respiration. Combiner les mudrâs à une visualisation et une affirmation positive renforce leur effet et permet d’éviter de tomber dans une certaine routine.
Où et quand les pratiquer ?
Beaucoup d’auteurs modernes affirment que l’on peut pratiquer les mudrâs des mains en tout temps et en tout lieu en raison de leur simplicité (dans les embouteillages, devant la télévision ou dans une file d’attente).
Toutefois, étant donné qu’un état méditatif est requis pour les pratiquer, il y a quelques nuances à apporter. « Nos sentiments et nos pensées influent sur nos champs énergétiques et sur la circulation de nos énergies d’une manière négative ou positive, même si nous n’en avons absolument pas conscience (…) [L]e travail avec les mudrâs vise à aborder ces champs énergétiques dans un sens positif. C’est pourquoi le ton fondamental de notre état d’esprit du moment et de la situation dans laquelle nous nous trouvons est si important. Il existe aussi des mudrâs et des exercices de respiration pour cultiver le calme, la patience et l’égalité d’humeur. On peut les pratiquer pour entrer dans ces états. Ainsi pouvons-nous, dans un embouteillage, une queue ou un train, d’abord installer le calme en nous, avant de pratiquer les mudrâs proprement dits. »[7]
Les mudrâs peuvent donc se pratiquer en tout lieu et à tout moment pourvu que l’on puisse se recentrer pendant quelques minutes, le plus important étant la qualité du silence intérieur plutôt que sa durée.
Les moments propices à la pratique des mudrâs sont les quelques minutes qui précèdent le lever, l’endormissement et les repas. Ils peuvent aussi être pratiqués en marchant, dans les transports en commun ou durant les pauses au travail. Essayez toutefois de ne pas choisir les mudrâs au hasard et n’en sélectionnez pas plus de trois à la fois. Il peut être intéressant de les intégrer dans votre planning, en prévoyant la durée et la fréquence, et de les ajouter aux moments d’attentes imprévus.
Si vous pratiquez quelques mudrâs pendant plusieurs jours, l’effet peut être immédiat (par exemple, en cas de troubles de l’humeur), mais ils peuvent nécessiter plus de temps en cas de douleurs chroniques (dans ce cas, il faut parfois patienter quelques semaines, voire des mois pour sentir une amélioration). Il est également important de garder à l’esprit qu’ « [u]ne affection dans notre corps est toujours aussi en lien avec des pensées ou des sentiments porteurs de maladie. Il faut du temps pour que la guérison s’installe à tous les niveaux. Laissez-vous donc ce temps – pratiquez avec ardeur, tout en restant décontracté et confiant, c’est ainsi que les chances de guérison sont les plus grandes. »[8]
Les grands maîtres ne donnent pas tous le même avis concernant la durée des mudrâs. Pour les troubles chroniques ou aigus, il est conseillé de les pratiquer 45 minutes par jour ou 3 fois 15 minutes. Pour les troubles plus mineurs, une pratique régulière moins longue mais quotidienne peut suffire (les mudrâs se pratiquent en général de 3 à 30 minutes, 2 à 4 fois par jour). Il est toutefois important de noter que les indications de temps sont des propositions et non des lois. Gardons en tête également que les mains et les doigts deviendront plus habiles avec de l’entraînement, ce qui diminuera le temps de préparation.
Lorsqu’ils sont utilisés pour traiter des troubles aigus, comme des problèmes respiratoires ou circulatoires, des ballonnements, de l’épuisement ou de l’agitation intérieure, ils doivent être arrêtés quand l’effet est atteint. On le voit quand on éprouve un sentiment de chaleur, la douleur ou le malaise disparaît, le cœur est plus léger et l’esprit plus clair. Cependant, il faut parfois passer par une étape intermédiaire de fatigue, de frissons ou de sensation de froid avant d’y parvenir. Patience et discernement seront de bons guides.
Respiration, visualisation, affirmation positive et introspection
Respiration
La respiration peut considérablement renforcer l’effet d’un mudrâ. Il est donc important de comprendre son mode de fonctionnement à travers les principes suivants pour influer sur l’effet d’un mudrâ en fonction de ses propres besoins.
- La position du corps doit être symétrique et les bras à quelques centimètres du corps. Cette attitude engendre un équilibre intérieur, régule l’activité du système nerveux et des glandes hormonales.
- Au début d’un mudrâ, toujours faire quelques expirations profondes pour libérer les poumons de gaz carbonique, pour faire de la place à ce que l’on veut recevoir.
- Prolonger de quelques secondes la petite pause après chaque inspire et chaque expire afin de permettre aux forces intérieures de se construire à tous les niveaux.
- Lorsque vous pratiquez un mudrâ pour calmer l’agitation, ralentissez l’expiration. Par contre, si vous cherchez à augmenter l’énergie, renforcez l’inspiration.
- La respiration doit toujours être de qualité : profonde, régulière, fluide et légère.
- Dans la pratique d’un mudrâ, on peut adopter 3 supports d’attention :
- Être attentif aux sensations dans les doigts et les mains, percevoir la légère pression là où les doigts se touchent (effet : se centrer, apporter un équilibre intérieur, renforcer la personne sur un plan général),
- Presser un peu plus fort les doigts qui se touchent à l’inspire et les relâcher à l’expire (effet : renforcer la volonté et rafraîchir),
- Faire l’inverse : augmenter la pression à l’expire et la relâcher à l’inspire (effet : calmer et détendre).
Une fois que vous avez trouvé votre rythme et votre profondeur de respiration optimaux pendant quelques minutes, vous pouvez ajouter une visualisation et une affirmation positive, qui ne sont toutefois pas obligatoires. Elles permettent d’approfondir l’effet d’un mudrâ, mais vous pouvez vous contenter de rester concentré sur votre respiration.
Visualisation
Les visualisations nous offrent la possibilité de former des images intérieures nous permettant de prendre plaisir à la vie, de réussir notre vie professionnelle, de tisser des relations authentiques avec les autres. Il s’agit alors d’imaginer des scénarios positifs (on peut commencer par des petits succès, puis poursuivre avec des plus grands), dont la réalisation sera renforcée par la foi que vous développerez dans ces images.
Affirmation positive
Les affirmations positives fonctionnent sur le même principe que les visualisations. Il s’agit de les énoncer clairement, en y croyant avec calme et ferveur. Vous pouvez les formuler 1 à 3 fois avant, pendant ou après la méditation. Vous pouvez aussi les énoncer en silence ou à voix haute pendant la journée, au moment d’une pause.
Introspection
Lorsque l’on veut traiter des troubles de l’humeur ou des problèmes physiques, il est intéressant de s’interroger sur les causes que nous attribuons à ces maux. La tentation est grande de rendre notre environnement responsable de notre humeur : les parents, les enfants, les collègues, les embouteillages,… Or, la cause de nos soucis réside généralement en nous, dans notre façon de penser. Pour y remédier, il peut être intéressant de s’interroger dessus pour changer notre attitude intérieure, si nous ne pouvons pas par exemple changer notre entourage. Par exemple, si vous vous dites « je me fais du souci », demandez-vous si cela vous aide vraiment de vous tracasser, si la situation est améliorée parce que vous vous tracassez. Il est difficile de faire partir les soucis, mais une bonne dose de relativisation peut réellement calmer des troubles de l’humeur et apaiser des tensions physiques. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que certaines humeurs négatives (agressivité, dépression, peur,…) peuvent également être dues à un organe affaibli ou malade, à des problèmes de digestion, de tension artérielle,… Encore une fois, le discernement est un très bon guide.
Quelques mudrâs des mains
L’ouvrage de Gertrud Hirschi qui a inspiré cet article recense une cinquantaine de mudrâs des mains. Ceux qui ont été sélectionnés ci-dessous l’ont été en fonction de leur fréquence d’utilisation et de leur notoriété dans les cours de yoga, même pour débutants. Il s’agit bien sûr d’une sélection personnelle et donc perfectible, le but essentiel étant de montrer la richesse et la variété des mudrâs des mains et de leurs bénéfices.
- Mudrâ jnana et mudrâ chin
= geste de la conscience et du savoir
Description : il s’agit de joindre l’extrémité de l’index avec celle du pouce, les autres doigts sont tendus. Si les paumes sont tournées vers le ciel, on parle de mudrâ jnana. Si elles sont dirigées vers le sol, on dit mudrâ chin.
Variante : l’extrémité de l’index touche la première phalange du pouce, qui exerce une légère pression sur l’ongle et l’index. C’est une variante plus active que celle proposée ci-dessus.
Ces mudrâs sont les positions des mains les plus connues du hatha yoga. Ils agissent sur le corps, le psychisme et l’esprit. Le pouce est le symbole de l’élément cosmique (divin) et l’index de la conscience individuelle (humaine). Les 3 doigts tendus symbolisent les 3 gunas, c’est-à-dire les caractéristiques qui maintiennent le monde en évolution, dans les petites choses comme dans les plus grandes (tamas – la léthargie, rajas – l’activité, sattva – l’équilibre). Le cercle fermé par le pouce et l’index représente le véritable but du yoga : l’unification de l’âme individuelle avec l’âme cosmique.
Indications : remède universel pour améliorer la tension, les désordres spirituels ; stimuler la mémoire et la concentration ; clarifier les pensées ; insomnie ; somnolence ; dépression.
Visualisation : à associer à la couleur blanche (symbole de plénitude, de naissance, de renouveau). Imaginez un mur blanc et observez les formes, les images qui émergent.
Affirmation positive : « La sagesse divine élève mon cœur et m’indique le chemin. »
- Mudra atmanjali
= geste de la prière
Description : joindre les mains devant le chakra du cœur en laissant un petit espace vide entre les paumes.
Indications : aider au recueillement ; apporter de l’harmonie, de l’équilibre, du calme, de la paix ; activer et harmoniser la coordination des hémisphères du cerveau ; appuyer une méditation où on formule une prière.
En Inde, c’est un geste de salut, de remerciement, une marque de respect et de gratitude.
Visualisation : imaginez que vous entrez dans un lieu sacré qui revêt pour vous une signification particulière ; sentez intérieurement l’énergie qu’il dégage ; formulez une demande, une question ou un remerciement ; observez un moment de silence dans la joie.
Affirmation positive : « Empli de gratitude, je veux recevoir le bien qui m’est destiné. »
- Mudrâ Ganesh
= mudrâ de l’éléphant Ganesh (la divinité qui surmonte les obstacles)
Description : tenir la main gauche devant la poitrine, paume tournée vers l’extérieur, les doigts recourbés. La main droite vient s’accrocher dans la gauche, dos vers l’extérieur. Placer les mains au niveau du cœur, près de la poitrine. Pendant l’expire, tirer fort sur les mains comme pour les écarter, mais sans les lâcher. Pendant l’inspire, détendre les muscles. Répéter 6 fois ce geste, puis poser doucement les 2 mains sur le sternum et sentir l’effet produit. Intervertir la position des mains (la paume droite est tournée vers l’extérieur). Répéter le geste 6 fois, puis observer un moment de silence. Pratiquer ce mudrâ une fois par jour suffit.
Variante : les mains sont positionnées de la même façon, mais au lieu d’avoir les 2 avant-bras à l’horizontale, ils sont en diagonale (l’un est dirigé vers le bas, l’autre vers le haut).
Indications : stimuler l’activité et les muscles du cœur ; ouvrir les bronches et résorber les tensions de toutes sortes dans ce domaine ; ouvrir le 4e chakra ; rendre courageux, confiant et ouvert aux autres.
Visualisation : visualisez la couleur rouge (associée au cœur) dans une mosaïque, un mandala ou un tapis avec des nuances différentes de rouge. Orientez tous vos sens vers cette couleur, qui va vous réchauffer, vous fortifier, élargir votre cœur.
Affirmation positive : « Ouvert, confiant et empli de courage, je vais à la rencontre des autres. »
- Mudrâ Kalesvara
= mudrâ consacré à la divinité Kalesvara, qui règne sur le temps
Description : les extrémités des majeurs et des pouces sont en contact (les doigts sont tendus). Les autres doigts sont pliés vers l’intérieur, les deux premières phalanges en contact. Les pouces sont orientés vers la poitrine et les coudes pointés vers l’extérieur.
Inspirer et expirer 10 fois lentement et profondément, puis observer son souffle et prolonger un peu les pauses après l’inspire et l’expire.
Indications : calmer le flux des pensées et le tourbillon des émotions ; stimuler la mémoire et la concentration ; aider à changer un trait de caractère ou se libérer d’une dépendance (dans ce cas, il doit être pratiqué tous les jours de 10 à 20 minutes et il convient de se demander quel gain nous apporte ce trait de caractère, cette mauvaise habitude, puis définir précisément le nouveau trait de caractère ou la nouvelle habitude).
Visualisation : imaginez des scènes où vous agissez d’une nouvelle manière.
Affirmation positive : « Je prends plaisir à être comme ceci ou comme cela. »
- Mudrâ dhyani
= geste de la méditation, du recueillement
Description : les deux mains reposent sur les genoux en forme de coupe, la gauche est dans la droite et les pouces sont en contact. Les mains et les bras forment un cercle d’énergie fermé qui correspond aussi à la position des jambes dans la posture de la méditation.
Normalement, avec ce mudrâ, on « pense » au vide, mais si c’est trop difficile (ruminations, pensées négatives), on peut diriger tous nos sens vers notre respiration.
Indications : arrêter de penser ; méditer ; créer le vide et un espace de liberté pour recevoir ce dont on a besoin sur le plan spirituel.
Visualisation : représentez-vous un symbole du divin (lumière, triangle, roue, fleur, pierre,…) qui vous servira d’ancre pour vous relier à lui.
Affirmation positive : « Que ta volonté soit faite. »
- Mudrâ lotus
= symbole de la pureté
Description : joindre les mains devant la poitrine de telle manière que seuls les bords des mains et les extrémités des doigts soient en contact (c’est le bouton de la fleur de lotus). Ensuite, ouvrez les mains, les extrémités des petits doigts et des pouces se touchent (écarter les autres doigts autant que possible). Après 4 respirations profondes, refermer les mains en bouton, poser les uns contre les autres les ongles des grands doigts des 2 mains, puis le dos des phalanges de chaque doigt (les mains sont souples). Puis ramenez les mains par le même chemin au bouton et à la fleur ouverte. Répéter l’enchaînement plusieurs fois.
Indications : supprimer le sentiment d’être vidé, exploité, incompris ou seul ; s’ouvrir aux forces divines et à ce dont on a besoin (de quelque nature que ce soit).
Visualisation : imaginez dans votre cœur le bouton d’une fleur de lotus. À chaque inspire, la fleur s’ouvre un peu plus, jusqu’à ce qu’elle soit complètement ouverte et puisse accueillir en elle toute la lumière du soleil. Elle se remplit alors de légèreté, de chaleur, d’amour, de plaisir et de joie.
Affirmation positive : « Je m’ouvre à la nature » ; « Je m’ouvre au bien qui habite chacun » ; « Je m’ouvre au divin pour en recevoir les riches cadeaux ».
- Mudrâ Pushan
= mudrâ consacré à Pushan, dieu du soleil et de l’alimentation
Description : les extrémités du pouce, de l’index et du majeur de la main droite se touchent, les autres doigts sont tendus. Les extrémités du pouce, du majeur et de l’annulaire de la main gauche se touchent, les autres doigts sont tendus.
Ce mudrâ symbolise par le geste de la 1ère main le fait de recueillir, recevoir, et par le geste de l’autre, le fait de couler, donner, lâcher. Ces deux aspects doivent être coordonnés pendant la digestion. Ce mudrâ influe sur les flux d’énergie qui interviennent dans les phases de prise de nourriture, d’assimilation et d’excrétion.
Indications : approfondir la respiration ; décontracter le plexus solaire, c’est-à-dire la région de l’estomac, du foie, de la rate, de la vessie ; réguler les énergies dans le système neuro-végétatif ; stimuler les énergies de l’excrétion ; excellent effet sur les nausées (ordinaires ou aigües), le mal de mer, les ballonnements, la sensation de lourdeur après un repas.
Visualisation : à l’inspire, vous absorbez les énergies sous forme de lumière. Pendant la pause, vous leur donnez la place et le temps de se répandre dans le corps et d’y être transformées. À l’expire, vous laissez les énergies usées s’évacuer. Chaque respiration agit sur les plans physique, émotionnel et mental, qui deviennent plus lumineux, plus clairs.
Affirmation positive : « Avec gratitude, j’accepte tout ce qui m’est destiné, je le laisse agir en moi et restitue tout ce qui a été utilisé. »
- Mudrâ prithivi
= mudrâ de la Terre
Description : avec chaque main, presser légèrement le pouce et l’annulaire l’un contre l’autre, les autres doigts sont tendus.
Indications : renforcer l’énergie dans le chakra racine (pour avoir un meilleur équilibre en marchant ou un meilleur appui intérieur quand on manque d’assurance et de confiance) ; renforcer l’odorat, les ongles, la peau, les cheveux et les os ; activer la température du corps, le foie et l’estomac.
Visualisation : imaginez-vous debout ou assis, les pieds parallèles et à plat sur le sol. Sur l’inspire, visualisez que vous absorbez de l’énergie par la plante des pieds, vous la conduisez à travers les jambes, le dos, le cou jusqu’à la tête et au-delà dans l’univers. Retenez votre souffle quelques instants, puis à l’expire, cette énergie redescend en une force nouvelle, comme une pluie, que votre bassin va recueillir. Répétez plusieurs fois le scénario.
Affirmation positive : « La force de la terre me procure un appui sûr, ainsi que la capacité de persévérer, de mener une entreprise jusqu’au bout. Elle me donne de la confiance en moi et de l’assurance. La force de l’univers m’apporte enthousiasme, plaisir et joie. »
- Mudrâ du dos
Description : pour la main droite, réunir le pouce, le majeur et le petit doigt ; l’index et l’annulaire sont tendus. Pour la main gauche, la 1ère phalange du pouce et l’ongle de l’index sont en contact. C’est un mudrâ à pratiquer 4 fois par jour pendant 4 minutes ou en cas de troubles aigus, jusqu’à obtention de résultats.
Indications : dos affaibli ou tendu à cause d’un travail (jardinage, nettoyage, position assise de longue durée,…) ; surmenage mental permanent, peurs, nourriture trop lourde, manque d’exercices.
L’efficacité de ce mudrâ peut être renforcée s’il est pratiqué dans une position décontractante pour le dos (avec le menton rentré pour allonger la nuque).
Visualisation : transportez-vous en pensée dans un lieu où vous êtes bien. Vous êtes seul ou avec des personnes qui vous apportent de la force ou de la joie. Vous pratiquez une activité ou un sport qui vous enthousiasme, mais vous pouvez aussi simplement observer votre souffle et veiller à ce que votre respiration ne dévie pas.
Affirmation positive : « Ma colonne vertébrale est forte, mon dos est large et je me sens protégé et soutenu intérieurement et extérieurement. »
- Mudrâ mushti
= le poing
Description : avec chaque main, replier les doigts vers l’intérieur et poser le pouce sur l’annulaire.
Indications : l’agressivité est tellement décriée que beaucoup de personnes la refoulent, mais elle est propre à chaque être humain. Cela ne signifie pas qu’il faut laisser exprimer chaque impulsion d’agressivité de manière immédiate et sauvage, mais la refouler n’est pas mieux. De nombreux troubles physiques, tels qu’une faiblesse du foie, des problèmes de digestion ou de constipation, des tensions, des troubles cardiaques,… peuvent être dus à une agressivité refoulée ou incontrôlée. La plupart des cas d’agressivité reposent sur l’incapacité à dire non, à définir ses limites, une tendance à laisser les autres nous pousser dans nos derniers retranchements. Le mal fondamental qui en est à l’origine est la peur.
On peut la réduire dans une large mesure si on en connaît la cause. Il peut être intéressant d’effectuer ce mudrâ, de pratiquer un sport qui défoule et un travail d’introspection pour identifier la cause de l’agressivité afin de développer une stratégie pour éliminer son déclencheur.
Visualisation : imaginez des scènes où vous êtes trop peureux ou agressif, puis donnez-leur une tournure plus positive. Exercez-vous à dire non, à faire face à un supérieur, à votre partenaire, à vos parents, mais le fait de dire non n’apporte pas grand-chose en soi. Élaborez des propositions et des solutions raisonnables, éveillez votre imagination, une force de représentation claire et rendez votre vie plus riche, plus variée et plus joyeuse.
Affirmation positive : « Je suis calme et paisible en toute situation. »
[1] La presque totalité des informations de cet article sont issues de la source suivante : HIRSCHI (Gertrud), Les mudras. Le Yoga au bout des doigts, Paris, Le Courrier du Livre, 2000, 237p.
[2] Op. cit., p. 15
[3] Op. cit., p. 19
[4] Cette forme de yoga vise à éveiller la force spirituelle qui sommeille en chaque être humain et qui est située au bas de la colonne vertébrale, de la faire remonter le long de cette dernière jusqu’à son union avec le divin, symbolisé au niveau du sommet du crâne.
[5] Op. cit., p. 16
[6] Op. cit., p. 22
[7] Op. cit., p. 24-25
[8] Op. cit., p. 26