Lorsqu’on pratique du yoga, on entend de temps en temps parler de l’ayurveda, mais sans savoir vraiment pourquoi et de quoi il s’agit. En réalité, le yoga et l’ayurveda sont deux sœurs, c’est-à-dire indissociables. Zoom sur cette science aux origines millénaires…

 

Qu’est-ce que l’ayurveda ?

Littéralement, « ayurveda » se traduit par « science de la vie » (« âyur » signifie « vie » et « véda », « science » en sanskrit). Il s’agit de la médecine de l’Inde qui est sans doute le système thérapeutique le plus ancien et le plus complet du monde. La médecine ayurvédique répond toutefois aux besoins d’aujourd’hui. En effet, certains livres écrits il y a près de 5 000 ans correspondent aux préoccupations du 21e siècle et si ce savoir est encore méconnu en Europe, c’est probablement parce que trop peu d’ouvrages sont traduits. Les pensées évoluent et depuis 1982, l’ayurvéda est même reconnu comme système de santé naturel, traditionnel et intégratif par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Science de la médecine et philosophie en même temps, l’ayurvéda s’appuie sur le caractère unique de chaque individu pour soigner l’être humain dans sa globalité : le corps et l’esprit sont considérés comme étroitement liés. C’est une méthode pratique, concrète et pleine de bon sens, qui repose sur l’équilibre de trois énergies fondamentales, ou doshas, propres à chacun (nous y reviendrons). En identifiant clairement la composition de sa nature profonde, on peut évaluer ses besoins pour rééquilibrer sa santé, son humeur, jusqu’à son alimentation… Et comme chaque individu est unique, l’ayurvéda repose d’abord sur un bilan de ses propres énergies : s’écouter et se connaître pour vivre mieux.

L’ayurveda repose sur l’harmonie entre le corps et l’esprit et propose des soins, qui sont souvent des techniques de massages bien précises, mais la discipline propose aussi de réadapter son mode de vie afin d’être en meilleure harmonie et en meilleure santé, notamment à travers une bonne alimentation, une bonne hygiène de vie et la pratique du yoga. L’ayurveda est la sœur du yoga car les 2 sciences se consacrent à équilibrer l’esprit par rapport au corps.

Il y a plusieurs milliers d’années, en Inde, l’ayurveda a été développé comme un système pour diagnostiquer les déséquilibres dans le corps et dans l’esprit qui finissent par se manifester sous forme de maladies, de malaises et d’autres symptômes. L’ayurveda aide à soigner les maladies, mais il est avant tout un système de médecine holistique préventive. Son rôle est d’apporter des connaissances et des pratiques ciblées de sorte que le corps et l’esprit puissent être en harmonie et en pleine forme afin d’éviter l’apparition de maladies.

L’ayurveda nous enseigne que pour être en bonne santé nous avons besoin d’un bon fonctionnement corporel, mais que nous devons combiner la santé physique avec la santé mentale et émotionnelle. Cela implique de comprendre le mode de vie qui nous convient le mieux en adaptant notre alimentation, notre sommeil, notre communication, nos interactions et bien plus encore.

 

Les bienfaits de l’ayurveda

  • Calmer le système nerveux, apaiser le corps et l’esprit, plus particulièrement le déséquilibre du vent (le dosha vata) qui est élevé au 21e siècle vu le rythme d’activités de chacun.
  • Améliorer la circulation sanguine et lymphatique.
  • Faciliter l’élimination des toxines du corps.
  • Revitaliser le corps et l’esprit : favoriser les capacités naturelles de régénération et de défense du corps.
  • Activer une circulation plus libre des énergies.

 

L’ayurvéda a-t-il un intérêt en Occident ?

Dans nos pays occidentaux, bien souvent la médecine tente de soigner le malade avec des médicaments fabriqués à base de molécules de synthèse. Autrement dit, notre pharmacopée reproduit (ou tout du moins) tente de reproduire diverses spécificités naturelles dans ses comprimés pour nous soigner. Au passage, la facture est salée et des effets secondaires sont à craindre. Au bout du compte, on est en droit de se demander qui sont les plus grands bénéficiaires de ce système de santé basé sur les intérêts financiers…

L’ayurvéda est un formidable outil pour l’homme moderne qui subit un stress permanent, consomme une nourriture pauvre en nutriments et vit dans un environnement éloigné de la nature. Notre équilibre est affecté par notre façon de vivre et l’ayurvéda nous permet de retrouver concentration et harmonie. C’est également une philosophie et un art de vivre, où l’on cherche avant tout à prévenir toute maladie en rééquilibrant les 3 doshas, terme que l’on peut traduire par « ce qui change ».

Chacun d’entre nous est en équilibre instable et nous évoluons à tout instant, selon notre âge, notre psychisme, notre environnement, notre entourage ou notre situation professionnelle. Pour ces raisons, le médecin ayurvédique cherche avant tout à nous connaître dans notre intimité la plus profonde. Pour lui, chaque individu est une énigme qu’il doit résoudre afin de rétablir, puis de maintenir l’équilibre indispensable à notre santé physique et morale.

Nous sommes ici dans une logique de médecine de la personne, l’inverse de la médecine de masse qui a été privilégiée en Occident depuis le 18e siècle. C’est en cela que l’ayurvéda est une discipline étonnamment moderne et qu’elle peut être très utile en Occident. De nos jours, l’ayurvéda permet à des millions d’hommes et de femmes qui vivent avec de très faibles ressources et dans des conditions particulièrement difficiles d’avoir une espérance de vie moyenne proche des 70 ans.

 

À qui la science de l’ayurveda s’adresse-t-elle ?

À tout le monde, quel que soit l’âge, que l’on soit en pleine santé à la recherche de ce qui est le plus adapté pour nous ou en déséquilibre profond ou léger. L’ayurveda accompagne vers le mieux-être, mais aussi la reconnexion au corps et sa propre essence. La réalisation de soi est l’état ultime de guérison.

 

Les concepts clés

  • Les 5 éléments

L’univers est très important pour l’ayurvéda. Son concept s’articule autour des 5 éléments qui s’y trouvent : l’éther (ou l’espace), l’air, le feu, l’eau et la terre. Puisque l’homme est à l’image de l’univers dans lequel il évolue, la médecine ayurvédique distingue également ces 5 éléments dans chaque individu :

  • L’éther : il représente les espaces du corps, tels que la bouche et l’estomac, par exemple.
  • L’air : c’est un élément impalpable, qui correspond aux gaz et aux mouvements qui ont lieu dans le corps.
  • Le feu : lié au changement, il représente notamment la digestion et l’intelligence.
  • L’eau : liquide, elle correspond aux fluides corporels (tels que le plasma, l’urine et la salive) et à leur circulation.
  • La terre : solide, elle représente ce qui est solide dans le corps, tels que les os, les cartilages et les cheveux.

 

Ces 5 éléments composent l’univers (macrocosme) et créent le corps humain (microcosme). Nous avons donc tous les éléments à l’intérieur de nous et nous sommes le reflet de l’univers. Ils se retrouvent en proportions différentes chez chaque individu, formant ainsi un ensemble presque unique. Cependant, cet ensemble n’est pas figé : la présence des 5 éléments varie au cours du temps et, dès que l’un d’entre eux change, les autres se modifient également.

 

  • Les 3 doshas

Ensemble, les 5 éléments donnent naissance aux 3 doshas : vata, pitta et kapha. Ceux-ci s’expriment de façon différente chez chaque individu. La plupart du temps, l’un des 3 doshas est dominant. Toutefois, une même personne peut présenter un profil avec deux, voire trois doshas forts.

 

  • Vata : c’est un mélange des éléments éther et air. Ce dosha est responsable de l’ensemble des fluides qui se déplacent dans le corps, tels que la respiration et le sang. Les individus qui sont à dominance vata sont généralement représentés par la légèreté, aussi bien sur le plan physique que psychique. Leur silhouette est mince et élancée, ils sont toujours en mouvement et finissent souvent par être surmenés. Ils sont souvent joyeux, mais ont aussi les nerfs fragiles et sont parfois touchés par l’anxiété. Résultat : ils peuvent faire face à des insomnies.
  • Pitta : il rassemble les éléments feu et eau. Il est lié aux transformations qui ont lieu dans le corps, telle que la digestion. Les individus à dominance pitta sont dynamiques et énergiques, ils affichent une grande résistance. Sûrs d’eux et enthousiastes, ils sont cependant parfois sujets à des crises de colère et à des réactions passionnelles, qui peuvent aller jusqu’à les rendre agressifs.
  • Kapha : il se compose des éléments terre et eau. Il est responsable de la gestion des mécanismes qui lient les différents éléments du corps entre eux. Lorsque le dosha kapha est dominant chez un individu, celui-ci est caractérisé par la stabilité. Ces individus ont un physique imposant et une composition solide. Ils sont généralement lents et paresseux et peuvent même faire face à des problèmes d’obésité. Mais ils affichent aussi une grande sensualité et sont généreux, calmes et courageux.

 

Les 5 éléments se combinant de façon unique chez chaque individu, la combinaison des 3 doshas varie elle aussi d’un individu à l’autre. C’est de cette combinaison que découle la personnalité d’un individu, mais aussi ses forces, ses faiblesses et ses capacités intellectuelles. Ainsi, chaque personne présente un dosha dominant et c’est sur la base de celui-ci que le médecin va proposer un traitement personnalisé au patient. Toutefois, bien que l’un d’eux soit dominant, il est important de préserver l’équilibre entre les trois doshas, car cela assure la bonne santé de l’individu.

 

  • Les 7 dhâtus

Les autres éléments constitutifs de notre organisme sont les sept dhâtus ou tissus, qui composent notre organisme. Il s’agit des éléments suivants : le chyle (bol alimentaire), le sang, le tissu musculaire, la graisse, les os, la moelle osseuse et la semence. Ces dhâtus s’influencent les uns les autres jusqu’à produire les ojas ou énergie vitale. Les ojas sont issus des aliments qui ont été complètement digérés, ils vont apporter un équilibre physique et émotionnel, ainsi qu’une certaine lucidité à l’individu. D’où l’importance de l’alimentation dans l’ayurveda (consommer des bons nutriments va permettre aux dhâtus d’entrer dans un cycle de transformation sain).

Un autre principe de base de la médecine ayurvédique est le prâna : c’est notre énergie vitale qui peut pénétrer dans le corps par l’alimentation, par l’eau que nous buvons ou encore par l’air que nous respirons. Il convient donc de boire et de manger des aliments sains selon ses besoins en quantités modérées et raisonnables. Pour la respiration, on se doit d’apprendre à bien respirer.

 

Les fondements de l’ayurveda

Les deux principes directeurs principaux de l’ayurveda sont les suivants :

  • 1) L’esprit et le corps sont inextricablement liés ;
  • 2) Rien n’a plus de pouvoir pour guérir et transformer le corps que l’esprit.

La libération de la maladie dépend de l’expansion de notre propre conscience, de l’équilibre, puis de l’extension de cet équilibre au corps. Ce processus n’est pas aussi compliqué qu’il n’y paraît.

Par exemple, lorsque vous pratiquez la méditation, vous entrez sans effort dans un état de conscience élargie et de calme intérieur qui rafraîchit l’esprit et rétablit l’équilibre. Puisque l’esprit et le corps sont inséparables, le corps est naturellement équilibré par la pratique de la méditation. Dans l’état de conscience reposante créé par la méditation, votre rythme cardiaque et votre respiration ralentissent, votre corps diminue la production d’hormones du stress comme le cortisol et l’adrénaline et vous augmentez la production de neurotransmetteurs qui améliorent le bien-être, y compris la sérotonine, la dopamine, l’ocytocine et les endorphines. La méditation et le yoga sont des outils très puissants prescrits par les médecins ayurvédiques pour équilibrer le corps et l’esprit.

Vous l’aurez compris, la médecine ayurvédique cherche à éviter l’apparition de la maladie. Dans cette optique, elle prodigue de nombreux conseils qui prédisposent l’organisme à conserver un bon état de santé. Il s’agit généralement de petites habitudes à prendre au quotidien pour veiller à garder notre équilibre interne. En voici quelques exemples :

 

  • Manger des plats savoureux et colorés

Outre la respiration, l’alimentation est notre fonction corporelle la plus vitale. Pour créer un corps et un esprit sains, notre nourriture doit être nourrissante. La nutrition idéale provient de la consommation d’une variété d’aliments frais bien préparés et consommés en toute connaissance de cause. Une façon simple de s’assurer d’avoir une alimentation équilibrée est d’inclure les six goûts ayurvédiques (sucré, salé, aigre, piquant, amer et astringent) dans chaque repas. Ce faisant, on s’assurera que tous les principaux groupes alimentaires et nutriments sont représentés. Lorsque vous incluez les six goûts, vous remarquerez également que vous vous sentez satisfait et que l’envie de grignoter et de trop manger diminuera.

En plus des six goûts, remplir votre assiette avec des aliments qui sont bleu foncé, violets, rouges, verts ou oranges sont des chefs de file en matière d’antioxydants et contiennent de nombreux nutriments qui stimulent l’immunité et améliorent la santé.

 

  • Avoir un sommeil réparateur chaque nuit

Selon l’ayurveda, le sommeil est la nourrice de l’humanité. Pendant le sommeil, notre corps se répare et se rajeunit. Un manque de sommeil réparateur perturbe l’équilibre inné de l’organisme, affaiblit notre système immunitaire et accélère le processus de vieillissement. Les êtres humains ont généralement besoin de six à huit heures de sommeil réparateur chaque nuit. Un sommeil réparateur signifie que vous n’utilisez pas de produits pharmaceutiques ou d’alcool pour vous endormir, mais que vous somnolez facilement une fois que vous éteignez la lumière et que vous dormez profondément pendant la nuit. Si vous vous sentez énergique et vibrant au réveil, vous avez eu une nuit de sommeil réparateur. Si vous vous sentez fatigué et peu enthousiaste, vous n’avez pas eu un sommeil réparateur.

 

  • Se lever tôt

Se lever tôt est l’une des habitudes les plus importantes, selon la médecine ayurvédique. Celle-ci conseille de sortir du lit avant que le soleil ne se lève. Le moment idéal se situe dans les trois dernières heures de la nuit, qui répondent au nom de « brahmamuhurta ». C’est un moment de la journée idéal pour la méditation, le yoga ou l’inspiration (la créativité). Se lever aussi tôt favorise ainsi un état de paix intérieure, de bien-être et prédispose au bonheur.

 

  • Prendre soin de son corps

Lorsque vous vous réveillez, commencez par vous rendre dans la salle de bain, où vous vous rafraîchirez les yeux et le visage avec de l’eau froide. Profitez-en aussi pour vous rincer la bouche et nettoyer votre langue avec un gratte-langue jusqu’à ce qu’elle soit rose. Vous pouvez également pratiquer le jala neti pour nettoyer vos narines et renforcer votre système respiratoire (mais utiliser du Sterimar a un effet équivalent). Cela aidera à réveiller votre corps et votre esprit et à vous débarrasser des impuretés.

 

 

Prenez aussi le temps de vous masser le corps avec une huile après votre douche. Se masser permet de réveiller et réchauffer le corps, mais aussi d’améliorer la circulation intérieure. Le choix de l’huile dépend de votre dosha dominant :

  • Si vous êtes à dominance vata, prenez de l’huile de sésame ;
  • Si vous êtes plutôt pitta, utilisez de l’huile de tournesol ou de coco ;
  • Si vous êtes kapha, prenez de l’huile de tournesol.

Avant de l’utiliser, vous devrez légèrement chauffer l’huile. Cela facilitera la décontraction des muscles et la diffusion des bienfaits de l’huile.

 

  • Renforcer son système digestif

Comme l’enseigne l’ayurveda, la bonne santé dépend de notre capacité à métaboliser complètement l’information nutritionnelle, mais aussi émotionnelle et sensorielle que nous ingérons. Lorsque notre énergie digestive appelée agni (feu) est robuste, nous créons des tissus sains, éliminons efficacement les déchets et produisons une essence subtile appelée ojas, dont nous avons déjà parlé. Les ojas, que l’on peut considérer comme la source de notre vitalité, sont la base de la clarté de la perception, de la force physique et de l’immunité. Cependant, si notre agni est affaibli, la digestion est incomplète et conduit à une accumulation de résidus toxiques connus sous le nom d’ama. Ces toxines sont source de fatigue, d’irritabilité voire de dépression car elles entraînent un certain nombre d’inconforts, comme les ballonnements, la constipation et d’autres petits maux désagréables.

Nettoyer le système digestif est la base de la santé selon l’ayurveda, qui préconise de consommer une alimentation bio et non transformée. Elle doit être sattvique, c’est-à-dire composée de graines, de légumes, de légumineuses, d’huiles végétales, d’herbes, d’aromates… Se nourrir doit se dérouler idéalement avec des gens qu’on aime et dans un état de calme car l’appétit est très sensible aux émotions. L’alimentation doit aussi être préparée avec des vibrations positives.

Le système d’élimination se fait par :

  1. Le côlon (idéalement, il faut aller à la selle tous les jours) ;
  2. Les urines ;
  3. La peau : il faut transpirer (attention aux déodorants chimiques qui perturbent le système endocrinien ; selon Falguny Vyas, les seuls éléments que l’on peut mettre sur la peau sont ceux que l’on peut manger) ;
  4. Les poumons (car ils purifient le sang, d’où l’importance de la respiration) ;
  5. Le foie : la colère, les émotions négatives, les médicaments, l’alcool viennent l’engorger, d’où l’importance de le purifier entre les saisons (avec du radis noir ou de l’aloé vera).

Tout comme les aliments mal digérés, une incapacité à gérer ses émotions peut produire tout autant de résidus toxiques, il est donc indispensable pour le corps de se débarrasser d’ama. Agni nous permet donc de digérer nos aliments, mais aussi nos émotions négatives. Il est par conséquent important de détoxifier aussi nos émotions. Elles font partie de la vie, mais il est inutile de les entretenir ou de rester figé dans le passé. Le yoga nous aide à revenir dans le présent et à se faire moins de souci (vouloir contrôler les choses ne sert pas à grand-chose).

Voici quelques pratiques ayurvédiques pour renforcer votre feu digestif :

  • Asseyez-vous toujours pour manger (ne mangez pas devant votre ordinateur ou votre téléviseur ou pendant que vous conduisez) ;
  • Mangez dans une atmosphère détendue et pas lorsque vous êtes contrarié ou accompagné de personnes qui vous énervent ;
  • Ne mangez pas si vous n’avez pas faim ;
  • Mangez à un rythme modéré : n’avalez pas trop vite votre nourriture ;
  • Minimisez les aliments crûs, qui sont beaucoup plus difficiles à digérer que les aliments cuits ;
  • Incluez les six goûts à chaque repas ;
  • Buvez de l’eau chaude avec du gingembre et du citron le matin à jeun ;
  • Pratiquez régulièrement une forme d’exercice modéré comme le yoga ;
  • Effectuez des automassages ou des massages ayurvédiques à l’aide d’huiles essentielles ;
  • Prenez du temps pour méditer dans le calme tous les jours ;
  • Utilisez des plantes ayurvédiques comme les graines de moutarde, le gingembre, le curcuma et le cumin pour favoriser la digestion.

 

 

  • Faire un peu d’exercice

Il n’est pas ici question d’une séance de course à pied, mais plutôt d’un exercice doux qui permet de mettre votre corps en mouvement et de vous offrir un sentiment de bien-être. Ainsi, le yoga est particulièrement recommandé par la médecine ayurvédique.

Pratiquer une séance de yoga dès le matin vous permettra d’améliorer votre circulation sanguine, mais aussi de vous donner de la force, d’améliorer votre digestion et de vous déstresser. Vous pouvez aussi opter pour une autre activité tout en douceur, comme la marche ou une gymnastique douce telle que le qi gong.

 

 

  • Être connecté à son corps

Vous pouvez faire des choix qui vous maintiennent en harmonie avec votre intelligence intérieure et vos rythmes en synchronisant les messages de votre corps. Le corps s’exprime toujours par des signaux de confort et d’inconfort. Lorsque vous choisissez un certain chemin ou un certain comportement, demandez à votre corps : « Comment te sens-tu à ce sujet ? ». Si votre corps envoie un signal de détresse physique ou émotionnelle, faites attention et envisagez un autre choix. Si votre corps envoie un signal de confort et d’empressement, vous pouvez continuer. Alors que l’esprit vit dans le passé et le futur, le corps réside dans le présent et ne doute jamais de lui-même. Il connaît la vérité et vous guidera vers les choix les meilleurs pour vous.

N’oublions pas non plus qu’on est souvent blessé par les paroles des autres, qui ont un impact direct sur nos émotions et notre corps. Il est donc important de prendre un rendez-vous avec soi-même chaque soir pour prendre conscience de son ressenti, de la façon dont on a vécu sa journée, de la façon dont on va agir par la suite.

 

  • Vivre en harmonie avec la nature

L’expression « vivre en harmonie avec la nature » a une signification précise dans l’ayurveda : elle veut dire avoir des désirs sains qui correspondent à ce dont vous avez réellement besoin. Comme la nature vous a créé, ce dont vous avez besoin et ce que vous voulez ne devrait pas être en conflit. Lorsque vous êtes en équilibre, vous ne désirez naturellement que ce qui nourrit votre santé et votre vie. Vous vivez en harmonie avec les rythmes naturels de votre corps, en obtenant un sommeil réparateur, en nourrissant vos sens avec des expériences, des goûts, du toucher, des arômes, des sons et des visions qui vous élèvent et vous nourrissent. Lorsque vous perdez le contact avec la nature, vos désirs deviennent non nourrissants et vous pouvez avoir soif de malbouffe, négliger de dormir, de faire de l’exercice et vous livrer à des comportements compulsifs. Avec le temps, un petit déséquilibre peut devenir un désordre, puis une maladie, entraînant plus de stress et de négligence.

L’approche ayurvédique consiste à s’aligner avec le pouvoir d’organisation infini de la nature plutôt que de lutter ou d’essayer de forcer les choses à suivre votre chemin. Ce principe est incarné par la loi du moindre effort. Lorsque vous observez la nature, vous remarquerez que l’herbe n’essaie pas de pousser ; elle pousse tout simplement. Les oiseaux n’essaient pas de voler ; ils ne font que voler. Les fleurs n’essaient pas de s’épanouir, etc.

La nature fonctionne sans effort, sans friction et spontanément. Elle est intuitive, holistique, non linéaire et nourrissante. Vous dépenserez moins d’efforts lorsque vos actions seront motivées par l’amour, parce que la nature est maintenue par l’énergie de l’amour. Lorsque vous poursuivez le statut, l’argent, le pouvoir, vous gaspillez de l’énergie, mais lorsque vos actions sont motivées par l’amour, votre énergie s’étend et s’accumule. Alors allez-y doucement et laissez-vous guider par l’amour. Observer la nature est un bon moyen d’y arriver.

 

Le traitement ayurvédique

L’ayurvéda considère la personne avant toute autre chose. Elle veille au maintien de sa bonne santé. Les traitements et méthodes utilisés sont naturels et font leurs preuves depuis des milliers d’années. Lors de la première consultation, le praticien fait connaissance avec le patient et établit un bilan ayurvédique. Parmi ses outils, on retrouve la prise de pouls, l’observation de la langue, l’interrogation sur les évacuations (selles, urines, sueur), les habitudes alimentaires et de vie, la digestion, la peau, les ongles, le sommeil, les maladies du patient, etc. Ce bilan permet de définir sa constitution et de mettre en place un programme sur mesure en fonction de qui il est, son historique personnel, ses dysfonctionnements et ses besoins.

De nombreuses techniques seront utilisées pour rétablir l’équilibre comme la réadaptation vers une hygiène de vie optimale (ex : routine quotidienne et saisonnière), l’alimentation (saveurs, association et équilibre alimentaire), les plantes médicinales, la méditation, la respiration (prânâyâma), le yoga, les mantras, les massages, etc. On pourra également envisager des « Panchakarma » qui sont des cures de purification profondes sous suivi médical (ex : lavements, purgations thérapeutiques, etc.). Les consultations de suivi permettent de faire le point sur votre équilibre en réajustant, modifiant ou approfondissant les méthodes proposées.

Chaque individu est différent. Il n’existe donc pas de règles universelles que l’on pourrait suivre dans tous les cas. Le traitement prescrit par l’ayurvéda diffère ainsi d’un patient à l’autre. Deux individus qui souffrent des mêmes maux devront souvent suivre un traitement différent pour guérir.

Concrètement, au terme d’un diagnostic individuel précis, la prise en charge ayurvédique consiste en un traitement adapté au patient qui se décompose en 4 étapes principales :

  1. Shodan, la désintoxication : elle vise la purification de l’organisme en le débarrassant de ses toxines.
  2. Shaman, l’atténuation : cette étape entreprend de rééquilibrer les doshas en mettant en pratique méditation, yoga, jeûne alimentaire, ou encore le chant.
  3. Rasayana, le rajeunissement : son but est de tonifier l’organisme par la pratique d’exercices physiques combinés à l’ingestion de différentes herbes et des minéraux.
  4. Satvajaya, l’hygiène et la guérison mentale : cette étape élève la spiritualité pour favoriser la circulation des flux énergétiques dans tout l’organisme et libérer l’esprit. On utilise pour cela des mantras (incantations), des yantras (graphiques méditatifs) et des tantras pour parvenir à l’extase physique et spirituelle.

 

Zoom sur le massage ayurvédique

Dans la médecine ayurvédique, les massages sont des outils thérapeutiques à part entière. En Inde, dès l’enfance, la pratique du massage est intégrée dans la vie de tous les jours. Le massage est une thérapie corporelle, ainsi qu’une hygiène de vie au quotidien. Ce sont des massages qui font beaucoup de bien (massages bien-être), mais ils sont également thérapeutiques. Ceux-ci sont individualisés : il existe différents massages ayurvédiques, tout dépend du déséquilibre et du besoin sous-jacent de la personne constaté au moment de la consultation, ainsi que de sa constitution de naissance.

Voici quelques exemples de soins ou massages :

  • Abhyanga : soin avec une huile ayurvédique tiède ;
  • Marmas : soin des points énergétiques ;
  • Shirodhara, takradhara : soins relaxants sur le front ;
  • Pindasvedana : massage avec des pochons ;
  • Soin pour la femme enceinte, les nourrissons et les enfants ;
  • Massage adapté aux sportifs ;

 

 

Conclusion

L’ayurvéda propose une prise en charge intégrale de l’individu dans son propre chemin de vie.

La précision du diagnostic, ainsi que les prescriptions en rapport avec la situation réelle de la personne à un instant T permettent au spécialiste de favoriser la régénération et la ré-harmonisation de l’ensemble corps – âme -esprit. Cette prise en compte globale de l’individu constitue le cœur de la perspective ayurvédique de la guérison et incite le patient à devenir l’acteur principal de sa propre santé et de son bien-être. Il s’agit d’un art de vivre qui permet de rester en bonne santé et de garder la maladie à distance. Nous sommes bien loin de la dépendance engendrée par la prescription occidentale des médicaments. Alors, pourquoi ne pas essayer ?

 

Bibliographie

AYur-Vana, « Qu’est-ce que l’Ayurvéda ? » [en ligne]

https://www.ayurvana.fr/de-grote-ayurvedische-principes.html

(consulté le 13/11/18)

 

Bouddhisme Université, « Ayurveda » [en ligne]

http://bouddhisme-universite.org/ayurveda/

(consulté le 13/11/18)

 

LORD Shadie, « Qu’est-ce que l’ayurveda ? » [en ligne]

https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=ayurveda_th

(consulté le 13/11/18)

 

RENAULT Fabrice, « Principes de l’ayurveda et ses 5 conseils simples pour conserver la santé » [en ligne]

https://www.mieux-vivre-autrement.com/principes-de-layurveda-5-conseils-simples-pour-conserver-sante.html

(consulté le 13/11/18)

 

Sihat, « Les grands principes fondamentaux de la médecine ayurvédique » [en ligne]

https://sihatmagazine.com/les-grands-principes-fondamentaux-de-la-medecine-ayurvedique/

(consulté le 13/11/18)

 

Notes prises lors des conférences « L’ayurveda » de Kyran Vyas et « Détox ayurvédique » de Falguny Vyas lors du Yoga Ayurveda Festival organisé les 28, 29 et 30 septembre 2018 à Lasne

 

Pour aller plus loin…

VYAS Falguny et DUPONT Corinne, « Détox ayurvédique », Paris, Hachette, 2016.

VYAS Kyran, « Le grand guide de l’Ayurveda », Paris, Marabout, 2016.